Dans le cadre de mon Tour de Sicile, avec les impératifs légaux en vigueur pour accéder au sommet du volcan, à savoir l’obligation de recourir à une approche encadrée par un guide vulcanologue à partir de Piano Provenzana, voici les 3 étapes de ma tentative d’ascension de l’Etna :
Au troisième jour de mon Tour de Sicile à vélo, j’entame donc l’ascension de l’Etna sous une grosse chaleur en effectuant, sans trop de difficulté, les 22 km qui séparent Taormina de Linguaglossa.
Ce matin, par précaution, je remplis mon bidon de 5 litres et le préserve de la chaleur en le calant au fond d’une sacoche. Ces 5 kg s’ajoutent notamment à l’équipement nécessaire à l’ascension d’un 3000m en été que je charge depuis le début de mon Tour de Sicile (chaussures de randonnée, coupe-vent, pantalon, vêtements thermiques légers, bonnet, gants et protège-cou au cas où). Paré, je me lance dans la longue ligne droite montante qui sort de Linguaglossa et qui va heureusement et rapidement commencer à serpenter sous les ombrageux pins mélèzes de la Pinède de Linguaglossa.
Ce n’est qu’après le Refuge Ragabo à 1425m d’altitude que je serai à nouveau exposé à la fournaise avec la traversée de ma première coulée de lave solidifiée avant que la route ne replonge une dernière fois sous la forêt.
Car ensuite, au terme de 18 km et 1250m de dénivelé, la base touristique Piano Provenzana est totalement à découvert et livrée aux éléments. Aux rayons du Soleil d’une part, au vent qui commence à souffler et, lors de l’éruption de 2002, à la lave qui recouvrira et détruira totalement l’ancien complexe.
A Linguaglossa, j’ai convenu avec un guide de nous retrouver à 8h00, le lendemain de ma montée à Piano Provenzana, pour tenter le sommet. Je bivouaque donc ici avec deux arancini pour repas du soir.
Toute la nuit, le vent n’aura cessé de forcir à tel point qu’au petit matin, fraîcheur et froideur se confondent. Surplombant la mer Ionienne, je savoure : quelques instants après que la Calabre, enveloppée de brume marine, eut point des lueurs de l’aube, le volcan s’embrasa des teintes de l’aurore. Splendeur et resplendeur !
Pour des raisons de sécurité et sans autorisation spéciale, les règles sont strictes et incontournables. Mon guide napolitain annonce la couleur : on monte en camion 4×4 jusqu’à 3000m et si, et seulement si, le vent le permet, on marche jusqu’à 3300m. Par « si le vent le permet », il entend deux choses : si le vent n’est pas trop fort et si le vent ne nous envoie pas les gaz au visage. C’est parti !
La direction du vent était bonne mais pas sa force, ce qui contraint le guide à renoncer au sommet pour cette expédition et à plafonner notre tentative à 3000m d’altitude. Nous entamons donc la descente par une excursion de 8km en suivant le rift nord-est et explorons une bonne dizaine de cratères secondaires. Nous finissons par rallier Piano Provenzana où je ne m’attarde pas : changement d’équipement, préparation du vélo et me voilà déjà en train de dévaler (la video ne rend fidèlement ni la pente ni la vitesse mais je garantis que ça file à vive allure), entre forêts et coulées de lave, les 35 km de pentes de l’Etna jusqu’à la mer et en finir avec cette intense et somptueuse journée.
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