Nuit en tente au pied des 29 virages de Los Caracoles !
Ascension finale du Paso Libertadores, via Los Caracoles, passage obligatoire du tunnel-frontière en camion pour basculer en Argentine et longue descente de 86 km (vent de face) jusqu’à Uspallata pour une nouvelle nuit en tente avec premier asado de tira pour fêter ce retour en Argentine !
Nouvelle descente vent de face effectuée en…4 heures ! À propos du Paso Libertadores que j’ai franchi la veille, je note dans mon carnet de voyage : « J’apprends que la frontière est maintenant fermée pour cause de neige…nuages inquiétants ». Nuit en tente à Potrerillos !
Au cours de la nuit, 30 cm d’une neige tombée en douceur auront transformé ma tente en igloo et la descente jusqu’à Mendoza en patinoire au grand bonheur des écoliers des bus que je croisais, riant aux éclats des figures de style que j’exécutais pour conserver mon équilibre.
Dès mon arrivée à Mendoza, je suis invité le soir même à un asado. Après cette entrée en matière, comment ne pas être séduit par l’ambiance de la ville, ses places, son climat et ses si caractéristiques acequias héritées de la culture pré-colombienne Huarpe qui alimentent en eau andine non seulement son Parc General San Martin et les centaines d’arbres qui couvrent ses larges avenues, mais aussi tous les vignobles alentours et qui fait de Mendoza un véritable oasis au milieu du désert ? J’y resterai 10 jours et n’aurai de cesse d’y revenir !
Une nuit en tente à mi-chemin entre Mendoza et San Juan et 170 km bouclés en 2 jours !
4 jours entiers d’une interminable liaison de 330 km entre San Juan et Chancani sous la forme d’une route goudronnée jusqu’aux environs de Chepes puis, d’une ligne droite sablonneuse de 90 km perçant la brousse jusqu’à Chancani ! Sur ces chemins arides et isolés, c’est la mort qui rôde : s’aventurant loin de la Cordillère, les condors tournoient, soit en approche d’une des nombreuses carcasses qui « parfument » le désert, soit à l’affût de ma défaillance ai-je été jusqu’à penser. Car, hormis quelques groupes de perroquets accompagnant ma progression pendant des dizaines de kilomètres et le maître d’une école de brousse dans l’attente de ses 7 élèves sur le point d’arriver à dos de mules des quatre coins de la savane, les signes de vie sont plutôt rares sur cet itinéraire.
Avant de quitter Chancani et d’escalader cette sorte de causse qui surplombe les plaines de La Rioja pour me diriger ensuite vers Mina Clavero, j’assisterai à l’accomplissement d’une promesse formulée la veille au soir par l’ami Miguel avec la fabrication par soudures d’une mini et non moins robuste parrilla adaptée au voyage qui me sera offerte et que j’inaugurerai dès le lendemain depuis le mirador des Altas Cumbres de Córdoba. Ce gril me servira pour toutes mes futures explorations.
Pour rallier Córdoba depuis Taninga, trois itinéraires sont possibles : une route asphaltée de 200 km par le nord, une autre de même longueur par le sud et enfin un parcours de 140 km coupant par les montagnes dont la moitié par une piste en terre. Au réveil, le vent qui souffle du nord déterminera mon choix. J’irai vers le sud et, poussé par sa puissance, avalerai 50 km en un peu plus d’une heure pour me retrouver à Mina Clavero. Après y avoir sélectionné un prometteur morceau de boeuf pour la grillade du soir, j’entreprends l’ascension des Altas Cumbres tout en chargeant mon vélo de bois récupéré sur le bas-côté pour l’asado mérité : sur les hauteurs, un sol herbeux, un ruisseau, des braises, de la viande, la voie lactée, les condors et un panorama exceptionnel m’empliront d’une paix quasi éternelle !
Retour à la civilisation…
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