La veille de mon départ d’Ushuaïa, Pascal me lanca : « si tu peux décaler ton départ d’une journée, le temps que j’achète un vélo, je pars avec toi ». C’était parti pour le partage de 3 semaines merveilleuses dans les contrées du bout du monde et le début d’une longue amitié.
Et pour ce début de périple, je me heurtais à des problèmes techniques (dérailleur, chaîne) qui nous contraignaient à alterner stop et vélo pour ces 2 premières journées entre Ushuaïa et Rio Grande. Entre ces deux villes, nous faisions une halte d’une nuit chez Ivonne, mamie bretonne installée à Tolhuin, petit village situé à l’extrémité est du Lac Fagnano en Terre de Feu. Puis, pur hasard, ce fut la fête d’anniversaire de l’ami d’un ami chez qui nous fûmes reçus à Rio Grande !
Au terme d’un parcours de 60 km sur un chemin de terre constamment soumis à un vent de face, nous profitons de la présence d’une estancia abandonnée pour en faire notre refuge pour une nuit.
La pluie s’ajoutant au vent incessant, après 70 km effectué à vélo, nous bouclons les 30 derniers kilomètres de cette journée à l’arrière d’une camionnette.
De puissant ennemi, le vent s’est converti ce jour en précieux allié en nous portant pendant 130 km jusqu’à nous déposer à l’entrée d’un complexe touristique absolument vide. Nous hériterons d’une cabane pour…7 personnes pour 4500 pesos au lieu de 7000 ! Royal pour une journée déjà divine à rouler notre bosse, cernés d’un vide somptueux !
Les jours se suivent et ne se ressemblent décidément pas : vent de face et froid est-il noté dans mon carnet de voyage pour ce 19 novembre !
Notes de voyage : paysages de fou, condors qui décollent à 20 mètres de nous, vent favorable !
Stop de Cerro Castillo jusqu’au Salto Grande à l’intérieur du Parc Torres del Paine puis retour en vélo jusqu’à l’administration du parc pour y laisser le vélo et entamer la randonnée : 3 jours de tente (vent, pluie, gel) pour partir à la découverte des Torres, du Glacier Grey, du Glaciar del Frances, du Lac Pehoe…Puis retour à Cerro Castillo.
Après avoir parcouru les quelques kilomètres qui séparent Cerro Castillo du passage frontière Paso Río Don Guillermo pour l’Argentine, nous enchaînons par la légendaire Ruta 40 qui n’a de route que le nom : 100 km de piste pour aboutir en soirée à El Cerrito. À l’approche de la station service qui marque le carrefour entre la Ruta 5 et la Ruta 40, des bras se lèvent au loin : un couple de cyclos français rencontrés 2 mois plus tôt à 2000 km de là nous accueille !
10 km d’un vent indomptable nous ayant mis à genoux, une camionnette viendra à notre rescousse pour nous rendre à El Calafate.
Nota Bene : le colis envoyé depuis El Calafate contenant la pellicule photo de ce périple (ainsi que la liqueur de Calafate) n’ayant jamais été reçu en France, seules survécurent les photos ci-dessus de la pellicule de Pascal.
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