🇫🇷 Hendaye >> Cerbère 🇫🇷

24 juillet

hendaye >> sare (30 km)

 

Départ de la gare d’Hendaye en direction de Saint-Jean-de-Luz par la corniche d’Urrugne, puis destination Ascain, et par le col de Saint-Ignace, arrivée à Sare pour boucler cette courte première étape en guise d’échauffement. 

25 juillet

sare >> saint-jean-pied-de-port (60 km)

 

10 km séparent Sare de la frontière espagnole située à Dantxarinea. Celle-ci franchie, le programme de la journée est le suivant : le col d’Otxondo puis, depuis Erratzu et la vallée du Baztan, le col d’Izpegi pour aboutir en fin de journée à Saint-Jean-Pied-de-Port où le voyage aurait pu s’arrêter net avec un inédit problème technique au sophistiqué moyeu Rolhoff du vélo. Plus de peur que de mal ! 

26 juillet

saint-jean-pied-de-port >> tardets-sorholus (60 km)

 

Le fait marquant de cette troisième étape fut l’ascension très sévère du col de Burdincurucheta (« petite croix de fer » en basque) dont le nom alambiqué aurait dû m’alerter sur son degré de difficulté. D’ailleurs, presque tous les voyageurs au long cours croisés ensuite dans le secteur évoqueront l’âpreté de ses pentes qui précèdent celles, à peine moins pénibles, du col de Bagargi. Avec cet enchaînement, les hostilités sont lancées…et les jambes coupées. Première journée de repos à Tardets-Sorholus !

28 juillet

tardets-sorholus >> laruns (70 km)

 

Bien que prévu sur 3 semaines, un périple aussi court ne permet pas de s’imprégner des cultures locales autant que souhaité et surtout pas autant que lors de mes interminables chevauchées latino-américaines. C’est incomparable ! Mais, au fil de la lenteur d’une avancée à vélo, l’imperceptible transition d’un monde à l’autre n’échappe pas à l’oeil curieux : les paysages, l’habitat, l’artisanat, le climat, la faune, les produits du terroir et la cuisine en général, les visages, les langues…C’est cette transition lente qui fait l’harmonie et c’est ce dégradé naturel, que j’avais commencé à observer la veille depuis le col de Bagargi, qui se concrétise aujourd’hui en quittant la Soule, un des sept territoires historiques du Pays-Basque (fini les gâteaux basques !) pour entrer dans le Béarn avec le franchissement du col d’Ichère et du col de Marie Blanque.

29 juillet

laruns >> Argelès-Gazost (50 km)

 

Jusqu’ici, hormis la surprenante difficulté du col de Burdincurucheta, j’enfilais les cols comme des perles mais, au départ de Laruns, un gros morceaux m’attendait et, à peine réveillé, sous une mer de nuages, dès les premières rampes du diptyque, col d’Aubisque, puis col du Soulor, les jambes me brûlaient déjà. Je saurai plus tard, été exécrable oblige, qu’une fois au-dessus du plafond nuageux, cette journée finalement ensoleillée aura dessiné, notamment dans le Cirque du Litor, les plus beaux panoramas de cette traversée pyrénéenne, reléguant la souffrance matinale aux oubliettes. Aux oubliettes également suite au déclin du thermalisme, de nombreux établissements thermaux tout au long de la Route des Cols, récente appellation de la Route thermale des Pyrénées impulsée par Napoléon III, sont laissés à l’abandon. C’est le cas par exemple de l’hôtel des Princes à Eaux-Bonnes, construit sous le Second Empire.

30 et 31 juillet

Argelès-Gazost >> Barèges (25 km)

barèges >> sainte-marie-de-campan (30 km)

 

L’état de grâce climatique de la veille n’aura pas perduré et c’est pour ainsi dire sans voir mon adversaire du jour que je l’aurais combattu. Car c’est bien dans l’adversité que le col du Tourmalet se sera présenté à moi. À l’inclinaison de la route, se sont ajoutés le froid, la pluie, le brouillard, la grêle au sommet et un orage dans la descente. Visibilité nulle donc. L’intensité de la dépression a culminé au point culminant de mon trajet. Je cherche toujours la morale de l’histoire. Étrange mais c’est ainsi ! Des conditions extrêmes qui auront tout de même le mérite de me replonger dans certains souvenirs autrement plus périlleux : les 58 heures de camion au Pérou via la forêt amazonienne, la tempête de neige de l’Aconcagua en Argentine, la désertique ascension du Paso San Francisco au Chili, pour ne prendre que quelques exemples. Pas de quoi se plaindre en somme. On y trouve toujours d’autres plaisirs : ceux d’être en vie et de vivre : quoiqu’il en coûte !

1er août

sainte-marie-de-campan >> loudenvielle (55 km)

 

À lui, ça lui aura coûté la victoire ! Année 1913 : Eugène Christophe, leader du Tour de France, casse sa fourche, perd la course, mais répare dans une forge de Sainte-Marie-de-Campan et poursuit. Alors, en passant devant ladite forge, l’organisme affaibli par l’accumulation des kilomètres et des cols, par la persistance d’un temps médiocre, par la douche glacée du Tourmalet de la veille, agacé de devoir revêtir une fois encore des vêtements qui ne sèchent jamais, bref le moral en berne, quoi de plus à propos qu’un petit rayon de soleil et cette plaque commémorative pour se lancer à l’assaut du col d’Aspin et du col de Val Louron-Azet.

2 août

loudenvielle >> boutx (65 km)

 

« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen sont renforcés et le point de passage entre France et Espagne au col du Portillon est fermé depuis le mois de janvier. » À la lecture de cet article, le tracé théorique de la Route des cols devenait impossible. Après le col de Peyresourde, il me faudrait donc bifurquer à Bagnères-de-Luchon par la vallée de Luchon pour rejoindre Saint-Béat-Lez. Mais c’était sans compter sur la rencontre fortuite d’un homologue hongrois m’informant de la tolérance observée au col pour les cyclistes.  Ni une ni deux, je tente le passage. Au sommet, blocs de béton, tas de sable pour couper la route mais la gendarmerie, présente, m’autorise l’accès. Pour la seconde fois et seulement pour quelques heures, je suis en Espagne à suivre le lit de la Garonne naissante jusqu’à Saint-Béat-Lez où j’arrive en début de soirée. N’y trouvant aucun endroit à mon goût pour y passer la nuit, j’entame l’ascension de mon 3ème col de la journée : le col de Menté et ses 3 premiers kilomètres très pentus effectués sous la chaleur. Je bivouaque à Boutx.

3 août

boutx >> castillon-en-couserans (40 km)

 

Après 1 semaine de route non-stop, 11 jours depuis Hendaye, près de 500 km et déjà 14 cols, je décide de récupérer en m’accordant une journée de pause à Castillon-en-Couserans, terme de l’étape du jour. Mais avant de la savourer, il me reste encore à boucler le col de Menté, puis le col de Portet d’Aspet. C’est là qu’est l’os ! D’abord, la suite et fin du rude col de Menté depuis Boutx puis, une descente de 11 km, enfin et brutalement, à partir du Pont de l’Oule, une terrible inversion de pente qui ramène la vitesse de 70 km/h à 3 km/h en quelques dizaines de mètres : souffle coupé, montée d’acide lactique. À l’arrêt ! 4,5 km qui ont semblé une éternité.

5 août

castillon-en-couserans >> aulus-les-bains (53 km)

 

La descente du col de Portet d’Aspet, ouvre l’accès à l’Ariège, et plus précisément au Couserans, petite province historique de ce département. J’y passerai 3 jours, entre le col précédemment cité et le Port de Lers via col de la Core et le col de Latrape, avec la sensation de cheminer un peu ailleurs : contrée reculée, une des plus faibles densités de population de France avec 30 hab/km2…Certes, à des années-lumières de la Patagonie et ses 5 hab/km2 sur un territoire qui double presque celui de la France. Mais ne faisons pas la fine bouche, il reste encore quelques coins qui permettent de s’extirper du « progrès ». 

Seix
Gîte à Aulus-les-Bains

6 août

aulus-les-bains >> Ax-les-Thermes (70 km)

 

Nouvelle journée maussade avec le Col d’Agnès, puis le Port de Lers enveloppés dans un voile nébuleux indéchirable, suivie d’une longue transition en descente jusqu’à Tarascon-sur-Ariège et en faux plat montant jusqu’à Ax-les-Thermes.

7 août

Ax-les-Thermes >> Quillan (54 km)

 

Étonnant tracé de cette Route des Cols pour aujourd’hui qui s’écarte  du coeur du massif Pyrénéen pour, après les col du Chioula, des Sept Frères et de Coudons, aller chercher l’Aude, 5ème département de ce tour, et les premiers parfums méditerranéens de l’air chaud de l’enivrante descente qui mène à la ville de Quillan à 300 m d’altitude. D’ici, la mer n’est qu’à 70 km à vol d’oiseau mais je n’y goûterai qu’après les 250 derniers kilomètres de mon parcours et les 5 cols encore à couvrir.

8 août

Quillan >> Mont-Louis (70 km)

 

Pour atteindre le col de la Quillane à 1700 m d’altitude, il faut en passer aujourd’hui par une fantastique ascension de 60 km et un dénivelé positif de 1400 m pour remonter l’Aude jusqu’à sa source. Agréables 15 premiers kilomètres à se faufiler à travers les gorges de la Pierre-Lys puis celles de Saint-Georges, exténuants 35 derniers kilomètres sans répit sur une route qui se dresse de plus en plus au travers de vallées sans horizon. Ce n’est qu’à partir de Puyvalador que le panorama s’ouvre. Et quel panorama !

10 août

Mont-Louis >> Vernet-les-Bains (60 km)

 

9 août 2021 : dernière journée de repos à Mont-Louis, une des 6 villes fortifiées françaises (et la plus haute) créées ex nihilo par Vauban, mais également journée noire pour la liberté avec l’entrée en vigueur du pass sanitaire qui interdit notamment l’accès aux restaurants et terrasses aux citoyens n’ayant pas été vaccinés ou ne pouvant présenter un test négatif. À partir de ce jour, c’est un peu l’enfer d’être un voyageur et la fin du périple n’aura pas le même goût. Pure coïncidence, c’est le col du Calvaire qui m’attend en ce 10 août (décidément c’est ma fête) pour cette mini-boucle passant par Font-Romeu puis par le col de la Perche. Après avoir attendu, en vain, un hypothétique feu vert pour un vol en parapente à Targasonne, je décide d’entreprendre l’immense descente en direction de Perpignan (léger vent de face à cause d’un départ tardif) qui, pour de bon, me projette vers la Méditerranée.

11 août

Vernet-les-Bains >> Amélie-les-Bains (70 km)

 

En cet été particulièrement couvert et frais, il fallait vraiment approcher le bassin méditerranéen pour trouver soleil et chaleur. Bingo ! 35 degrés pour escalader les 752 m du col Xatard change la donne. Au sommet, à la simple vision de la Méditerranée sur la ligne d’horizon, une seule obsession : s’y jeter ! Dans cette fournaise, rien que l’idée rafraîchit l’esprit en perte de lucidité. Lucidité qui n’aurait pas éviter le drame dans la descente du col si ma sacoche de la roue avant, au lieu de s’échapper vers l’extérieur lorsqu’elle s’est détachée du porte-sacoche, s’était encastrée dans les rayons à pleine vitesse. Grosse frayeur ! Et la chance était véritablement de mon côté car après avoir observé, tout en freinant pour m’arrêter, le sac (avec l’ordinateur) tourner à environ 3000 tours/minute, d’abord sur la route puis dans le maquis, et dévaler la pente vers un ravin inaccessible, l’objet volant identifié s’est finalement arrêté net sous une souche. Le soir, aussi incroyable que cela puisse paraître et après vérification de l’ensemble du matériel, aucune casse. Un miracle !

12 août

Amélie-les-Bains >> Cerbère (72 km)

 

Dernière journée, dernier col avec le col de Mollo et quelques baignades bien méritées tout au long de la côte jusqu’à Cerbère.

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